Discours de la Pentecôte

Or, en ce temps de Pentecôte, l’obscur devint éclair. Et ce fut comme un pot-pourri qui chut des cieux.

La lumière pétaradante de Son auguste Lanterne,  portant sa perruque à cinq lauriers,  inondait les ténèbres.
Et la mêlée rampait à Ses pieds, secouée comme par un choc électrique.
Enfin Il lâcha Son Esprit qui était comme un  pigeon voyageur  en flammes.
La Beste emplumée vint se poser sur le sous chef du Premier Homme de France, dit Prothèse droite,

Alors, en vérité je vous le dis,  Prothèse droite, s’éclaircit la voix et lut à ses disciples rassemblés son :

discours de la pentecôteComparses et complices,

La France n’est pas encore sortie des années de crises et de chômage ni du règne de Sa Baudruche – et dans baudruche, il y a ruche !

Elle est même en plein dedans, la France, avec Son Hautesse qui dispose d’un mandat qu’elle n’est pas prête de lâcher.

Avec la Réaction, le parti clérical et le patronat ont repris le destin des Français en main. Il était temps. En s’engageant clairement dans leur vote, en exprimant leur confiance en nous-mêmes, ils ont jeté les fondements d’une France fille aînée des Marchés qui affirme sa volonté de changement dans la continuité et de modernité d’arrière-garde qui veille sur le pactole.

De cette servilité nous sommes tous comptables.

En démocratie bourgeoise, le succès d’une poignée qui tient les rênes du pouvoir et s’y accroche signifie bien le déni des autres. Chaque Français doit respecter cette loi divine et mettre au rebut ses convictions non conformes aux nécessaires réformes.
C’est ainsi que nous nous sommes assis sur les votes anti traité européen, votes de refus majoritaires en apparence. Nous le ferons encore en rompant avec la pesanteur d’élections qui imposent de respecter le résultat des urnes.

Pour tout dire, je crois à la chienlit, facteur d’efficacité et complément naturelle du gouvernement. Quand à notre parti, il a le droit d’assumer sa victoire, avec arrogance et sans complexe. Sa loyauté envers sa Suffisance ne saurait étouffer sa morgue.

Comme chacun d’entre nous, j’aime passionnément la richesse, fruit juteux de l’exploitation capitaliste. Et j’ai moi-même longtemps privilégié cette approche séculaire d’Ancien régime – d’ailleurs je vis dans un château – avant de constater qu’elle avait atteint ses limites.

Nous pouvons faire encore mieux, en repensant de fond en comble les fondamentaux de nos pillages. Nous ne réussirons faute d’avoir osé rompre avec ce cercle vicieux qui consiste à ne pas vouloir s’attaquer à la veuve et à l’orphelin – c’est une image – qui bénéficient outrageusement de la redistribution imposée par l’alliance socialo-communiste d’après guerre, ainsi que d’exorbitants privilèges acquis.

Nos atermoiements de rosières ont pu laissé croire au vulgum pecus à la faiblesse de notre virilité, et a provoqué un divorce entre le pouvoir et la populace qui n’entend que la musique du bâton. Il a été sanctionné par une instabilité préjudiciable aux profits maximum et au vol organisé.

Par chance la kyrielle des sacro-saintes journées d’action bénites de grâce a su crever les abcès et éviter que tout nous pète à la gueule : la canaille, la racaille est rentrée dans le rang.

Que nos partenaires soient ici chaleureusement remerciés d’avoir fait l’impasse sur leurs postures idéologiques et leurs réflexes claniques en enjambant les clivages. Grâce à ce consensus, dont le parlement croupion nous donne des exemples tous les jours, nous pourrons enfanter un nouveau contrat politique et social digne d’un Maréchal.
Plutôt que d’être dans la défensive toujours douloureuse et la vaine contestation, choisissons l’anticipation et la participation où entrepreneurs et salariés joignent nos intérêts très bien compris. Si, d’aventure, tel n’est pas le cas, le Gouvernement prendra ses responsabilités sans faillir et la tourbe mise au pas  mangerait la terre !

Nous n’avons su trouver ni le courage ni la pédagogie pour expliquer à la vulgaire piétaille qu’une bavure historique était à l’œuvre. Je veux parler de la destruction complète du patrimoine de la république : patrimoine de ses services publics, de sa fonction publique, de son école publique, de sa santé publique, de ses infrastructures publiques… la liste est longue, j’en oublie. Patrimoine sublime, certes, mais qui ne rapporte pas assez aux libéraux capitalistes dont les poches crient famine..

Cette nouvelle donne historique est sans doute angoissante pour les plus frileux de la plèbe qui restent attachés aux ressorts usés du modèle français ; mais comme elle passionnante pour les appétits aux grandes dents, doués, terriblement motivés ! Eux qui portent sur notre pays un regard lucide grâce à un nouvel état d’esprit insufflé par sa Gracieuse qui est notre tremplin éclairé.

Nul ne doit s’y tromper : la nécessité est dans des choix courageux et l’obligation d’agir vite par crainte que le blessé ne se réveille. A défaut de pédagogie, nous aurons le courage de trancher…

Pendant des décennies, la France, s’est endormie sous l’État providence et la Gueuse s’est engraissée comme une grasse truie. Aujourd’hui par ces temps béni(t)s de crise, les Égorgeurs sont de retour : tout est à vendre, tout est à prendre, profitons-en ! Pour nous, nos familles, nos ascendants, nos descendants et collatéraux… Ayons de l’ ambition et le courage de notre appartenance à cette bande internationale d’écorcheurs d’abattoir. Les circonstances sont historiques, nous avons en main la possibilité de reconfigurer les règles du jeu à notre mesure.
Sur les décombres de la cohésion sociale, sus aux andouilles !

La France est grande lorsqu’elle est grande pour ses nantis.

La France est grande lorsqu’elle se débarrasse de l’immense cohorte des inutiles qui se complait dans l’échec et remplit les pôles emplois quatre étoiles.

La France est grande lorsqu’elle tourne le dos au conservatisme social.

La France est grande lorsqu’elle se débarrasse d’une jeunesse qui lamine son  corps par sa fainéantise de pou et alimente l’extrémisme de gauche.

La France est grande lorsqu’elle de défend bec et ongles sa bourgeoisie.

La France est grande lorsqu’elle avance sans a priori, sans tabou, sans pitié.

C’est ça la France, celle qui n’est pas rance…  Elle a une identité.
Celle de l’épée, du sabre, du goupillon et de la tire-lire.
Une identité dont les racines plongent vers Poitiers où Charles Martel fit son devoir.
Une identité fleurdelisé sur fond bleu marial, blanc royal et  rouge crête-de-coq.

Il y a dans le pays un vent puissant de piraterie organisée qui accélèrera l’Histoire. Sa Soufflette en est le forgeron, j’en suis l’exécuteur.

Le Premier Homme de France*

Nota bene : le Premier Homme de France n’est pas le mâle de la Première Dame de France, pas plus que le crapaud n’est l’époux de la grenouille, ni le homard l’amant caché de la langouste.

Voir aussi ici, si, si.