Les Nouveaux malheurs de Sophie

Camille.- Moi, si j’étais Père Noël, je donnerais des poupées au Pape.

Madeleine.- Moi, si j’étais Père Noël, j’offrirais des poupées au président de la République.

Les deux fillettes demandèrent  à Sophie à qui elle donnerait des cadeaux dès qu’elle serait Père Noël.

Sophie.- A personne. Et le Père-Noël n’existe même pas, na ! Dieu est mort ! A bas les calottes !

Camille et Madeleine ( outrées).- Oh ! C’est interdit de penser des choses pareilles ! C’est encore plus interdit de les dire ! Tu seras punie!

En disant cela, elles ramassèrent des galets qui bordaient l’allée et les jetèrent à la tête de Sophie. Puis elles s’enfuirent en criant : «ça va être dit! ça va être dit ! »
Quelques minutes plus tard Madame de Fleurville s’en vînt à grand pas vers Sophie. Elle la prit par une natte et l’emmena, sans dire un mot, dans une partie de la cave du château que Sophie ne connaissait que trop bien.

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