La sornette d’alarme

le mort saisi le vif

Quand vous étiez couché, râlant, sonnant la bonne,
Louis Quatorze et Napoléon à vos côtés,
– L’un ayant de chagrin sa perruque haute ôtée,
Et l’autre son bicorne – sonnaient aussi la bonne.

Ils oyaient la plainte de l’oiseau Rossignol
Qui criait à l’Olympe, à Lourdes, à  l’Élysée :
 » Monsieur est mal en pis ! Monsieur va défuncter !  »
Je confiais au Passeur, qui les humains rançonne,

Que si Monsieur fut mort, — Ha ! non ! n’en doutait pas ! —
Le Roi Soleil, Napo, et peut être Obama,
Eussent vu du Français, orphelin, en liesse.

Ankou, vexé, força  grandement sa fierté :
—Miracle ! —  en un clin d’œil, lui rendant la santé,
Elle le ressuscita  d’un coup de pied aux fesses.

A. de Coctel
Les sonnets de la Toile cirée & du Fer à vapeur

Colombe à la Sarkozy

On sait que le pouvoir d’achat baisse tellement  que bien des  Français  se demandent ce qu’il vont pouvoir mettre dans la marmite, et même s’ils auront de quoi payer le gaz pour la faire bouillir cette marmite, et même s’ils ne l’ont pas déjà envoyée au Mont de Piété, la fameuse marmite. Et d’ailleurs ils sont déjà à la rue, alors leur marmite !C’est pour faire face à ces petits tracas pécuniaires qu’ il est temps de revenir à quelques fondamentaux de la démerde et plus particulièrement à ces recettes qui ne sont pas pour rien dans la réputation du génie culinaire français à l’étranger.

Henri IV en son temps avait lancé paraît-il la Réforme de la poule au pot, nous fûmes épaté par notre autre vers galant quand il s’installa au piano.
La « colombe à la Sarkozy », symbole de paix flambant,  est un plat ludique qui se lave en famille et se mange aussi bien froid que chaud, mais c’est meilleur froid. A défaut d’être au menu des locataires de l’Elysée,  la « colombe à la Sarkozy » est à son programme.
Le stade de l’épluchage ne pose aucun problème: même si vous êtes à la rue ( voir plus haut), il y aura toujours un passant pour vous tendre un briquet charitable, ou alors c’est à désespérer des effets salutaires du catéchisme  !
Si on ne possède pas de colombe, volatile un peu onéreux et rare, un pigeon de gouttière de nos villes et banlieues fera l’affaire.
Rappelons que ces viandes, lorsqu’elles sont  mangées crues, gardent toutes leurs vitamines, même si  elles sont moins riches en vitamine « C » que le steak tartare de rat. Nul n’est parfait.
Colombe à la Sarkozy
En cas de panne de colombe ou de pigeons, on évitera le cygne  qui, chose décorative, ne se mange pas.

La visite du président aux colonies

Dictée en langue réformée et sans tabou(x).

Un glomérat d’êtricules génuflectants,  triés sur le volet chez les hume-pets de l’ignoblesse locale ( parmi laquelle on reconnaissait quelques pachymerdes du députodrome lutéçois et autres crématorieux, potdevinistes ou politouilleurs bien  en cour), accueillit le désatrogène géniverbeux à grand renfort d’hipipipourassements  et de godesaivedequingues médéférants. De quoi soigner la giflose dont souffrait l’égolâtre  entroipiècé, tout juste sale-hué par d’impieux crépus poing-tenus à l’écart par la policinelle maîtropolitaine.

Le président  se fendit d’un discours buboniforme foutricoté par son nègre firmamental, avec plein de € et de $ pour faire richou.  Il rictussa les huns, hargneusita les zootres, obamasqua la coloritude, rimellisa sur la krise, superlifiqua ses réfaurmes et havedreama un  avenir radieudelaméduse  pour les républiquettes ultramarines et pour la merdesarts. Au finiche il se poudrescampetta tandis que les sexes durs  l’acclamataient et que les sexes mous lovationnaient.

Puis la claque  fila sus au buffet de l’État général se ratafianiser la gueule en expectant du caviar frais sur les tartines. Il ne manquait plus au tableau que  l’alléchanteuse épousetouflette de l’égolâtre, habillée en rien-du-tout, pour  lancer ses rémolades pompadoucereuses et vendraffamer ses sacs pipeules pour une bonne cause.

Bernard Clef de Voûte. Cépadelatarte.

Cochon de compagnie

1705421825
«  Je t’ai fait un cadeau pour ton remaniement, mon Chouhou…
– Quelque folie encore, murmura le Président, qui ne put s’empêcher de sourire.
– C’est un cheval d’appartement pour te promener dans le parc, reprit celle qu’on appelait du doux petit nom de Rossignol turinois dans les milieux autorisés. Tu ne te fâcheras pas ?… Il est si joli !
Et, claquant des doigts, elle fit ouvrir une porte dérobée par un huissier. Un électeur primé aux dernières élections, aveuglé par tant de lumières, sauta d’un bond dans le salon comme un taureau dans la reine de Minos.
– Oh ! le chérubin ! minauda Rossignol sur air de profond ravissement, en le regardant s’échapper.Le gros électeur était charmant, le groin lavé par les eaux grasses, avec le cercle de crasse que son continuel barbotement lui laissait près des yeux. Il sautillait de joie à l’idée d’être invité à l’Élysée et de figurer peut-être aux journaux télévisés de 20 heures, il trottait, bousculant les ministres, accourant pour lécher les escarpins, son groin ronflait de bonheur, il ressemblait à une toupie folle. Cependant que, par derrière, l’absence d’une jolie queue en tire-bouchon faisait un peu défaut.

– Je ne veux pas de ce… cochon ! s’écria le Président, contrarié d’être à court d’insulte.
– Chouchou, mon bon Chouchou, supplia Rossignol, ne sois pas méchant… Vois comme il est affectueux le cher gros. Je le débarbouillerai, je le tiendrai bien propre, je lui apprendrai à parler chic, à faire des révérences, à m’accompagner au piano. On ne peut pas le renvoyer maintenant… il vient tout juste d’être placé par le Pôle-emploi du Neuf-Trois. Il s’appelle Landru, comme le philosophe de gauche bien connu. Tiens, il te regarde, il te sent. N’aie pas peur Chouchou, il ne te mangera pas, il est omnivore. Déjà il t’adore, je suis sûr qu’il votera encore pour toi en 2012 !

Mais elle s’interrompit, prise d’un rire fou. Landru, tout à sa joie, venait de déraper sur le parquet copieusement ciré et se jetait dans les jambes du  ministre de la culture. Landru reprit sa course, criant, roulant, effarant toute la cour. Rossignol pour le calmer, dut lui donner une bassine d’eau de vaisselle. Alors, il s’enfonça dans la bassine jusqu’aux oreilles ; il gargouillait, il couinait, il grognait, il pétait, tandis que de courts frissons passaient sur sa peau épilée.
– Il y a là de quoi faire quelques mètres de boudin créole ! s’écria la  nouvelle secrétaire d’État affectée à l’Outre-mer.
– Oh non! s’écria Rossignol, pas de boudin créole, c’est trop épicé, je ne le digère pas !
– Des rillettes, alors ? fit le Président ?
– Mais c’est très mauvais pour le cholestérol, mon Chouchou !
– Quelques lanternes avec sa vessie ? proposa le ministre de la Culture, toujours à terre. Ou des sacs à main en série très limitée…
– Oh oui, des sacs à main !  des sacs pour une bonne cause ! fit Rossignol, ravi, aux anges.
Émile Gorgonzola – La fôte du chanoine bourré.

Discours de la Pentecôte

Or, en ce temps de Pentecôte, l’obscur devint éclair. Et ce fut comme un pot-pourri qui chut des cieux.

La lumière pétaradante de Son auguste Lanterne,  portant sa perruque à cinq lauriers,  inondait les ténèbres.
Et la mêlée rampait à Ses pieds, secouée comme par un choc électrique.
Enfin Il lâcha Son Esprit qui était comme un  pigeon voyageur  en flammes.
La Beste emplumée vint se poser sur le sous chef du Premier Homme de France, dit Prothèse droite,

Alors, en vérité je vous le dis,  Prothèse droite, s’éclaircit la voix et lut à ses disciples rassemblés son :

discours de la pentecôteComparses et complices,

La France n’est pas encore sortie des années de crises et de chômage ni du règne de Sa Baudruche – et dans baudruche, il y a ruche !

Elle est même en plein dedans, la France, avec Son Hautesse qui dispose d’un mandat qu’elle n’est pas prête de lâcher.

Avec la Réaction, le parti clérical et le patronat ont repris le destin des Français en main. Il était temps. En s’engageant clairement dans leur vote, en exprimant leur confiance en nous-mêmes, ils ont jeté les fondements d’une France fille aînée des Marchés qui affirme sa volonté de changement dans la continuité et de modernité d’arrière-garde qui veille sur le pactole.

De cette servilité nous sommes tous comptables.

En démocratie bourgeoise, le succès d’une poignée qui tient les rênes du pouvoir et s’y accroche signifie bien le déni des autres. Chaque Français doit respecter cette loi divine et mettre au rebut ses convictions non conformes aux nécessaires réformes.
C’est ainsi que nous nous sommes assis sur les votes anti traité européen, votes de refus majoritaires en apparence. Nous le ferons encore en rompant avec la pesanteur d’élections qui imposent de respecter le résultat des urnes.

Pour tout dire, je crois à la chienlit, facteur d’efficacité et complément naturelle du gouvernement. Quand à notre parti, il a le droit d’assumer sa victoire, avec arrogance et sans complexe. Sa loyauté envers sa Suffisance ne saurait étouffer sa morgue.

Comme chacun d’entre nous, j’aime passionnément la richesse, fruit juteux de l’exploitation capitaliste. Et j’ai moi-même longtemps privilégié cette approche séculaire d’Ancien régime – d’ailleurs je vis dans un château – avant de constater qu’elle avait atteint ses limites.

Nous pouvons faire encore mieux, en repensant de fond en comble les fondamentaux de nos pillages. Nous ne réussirons faute d’avoir osé rompre avec ce cercle vicieux qui consiste à ne pas vouloir s’attaquer à la veuve et à l’orphelin – c’est une image – qui bénéficient outrageusement de la redistribution imposée par l’alliance socialo-communiste d’après guerre, ainsi que d’exorbitants privilèges acquis.

Nos atermoiements de rosières ont pu laissé croire au vulgum pecus à la faiblesse de notre virilité, et a provoqué un divorce entre le pouvoir et la populace qui n’entend que la musique du bâton. Il a été sanctionné par une instabilité préjudiciable aux profits maximum et au vol organisé.

Par chance la kyrielle des sacro-saintes journées d’action bénites de grâce a su crever les abcès et éviter que tout nous pète à la gueule : la canaille, la racaille est rentrée dans le rang.

Que nos partenaires soient ici chaleureusement remerciés d’avoir fait l’impasse sur leurs postures idéologiques et leurs réflexes claniques en enjambant les clivages. Grâce à ce consensus, dont le parlement croupion nous donne des exemples tous les jours, nous pourrons enfanter un nouveau contrat politique et social digne d’un Maréchal.
Plutôt que d’être dans la défensive toujours douloureuse et la vaine contestation, choisissons l’anticipation et la participation où entrepreneurs et salariés joignent nos intérêts très bien compris. Si, d’aventure, tel n’est pas le cas, le Gouvernement prendra ses responsabilités sans faillir et la tourbe mise au pas  mangerait la terre !

Nous n’avons su trouver ni le courage ni la pédagogie pour expliquer à la vulgaire piétaille qu’une bavure historique était à l’œuvre. Je veux parler de la destruction complète du patrimoine de la république : patrimoine de ses services publics, de sa fonction publique, de son école publique, de sa santé publique, de ses infrastructures publiques… la liste est longue, j’en oublie. Patrimoine sublime, certes, mais qui ne rapporte pas assez aux libéraux capitalistes dont les poches crient famine..

Cette nouvelle donne historique est sans doute angoissante pour les plus frileux de la plèbe qui restent attachés aux ressorts usés du modèle français ; mais comme elle passionnante pour les appétits aux grandes dents, doués, terriblement motivés ! Eux qui portent sur notre pays un regard lucide grâce à un nouvel état d’esprit insufflé par sa Gracieuse qui est notre tremplin éclairé.

Nul ne doit s’y tromper : la nécessité est dans des choix courageux et l’obligation d’agir vite par crainte que le blessé ne se réveille. A défaut de pédagogie, nous aurons le courage de trancher…

Pendant des décennies, la France, s’est endormie sous l’État providence et la Gueuse s’est engraissée comme une grasse truie. Aujourd’hui par ces temps béni(t)s de crise, les Égorgeurs sont de retour : tout est à vendre, tout est à prendre, profitons-en ! Pour nous, nos familles, nos ascendants, nos descendants et collatéraux… Ayons de l’ ambition et le courage de notre appartenance à cette bande internationale d’écorcheurs d’abattoir. Les circonstances sont historiques, nous avons en main la possibilité de reconfigurer les règles du jeu à notre mesure.
Sur les décombres de la cohésion sociale, sus aux andouilles !

La France est grande lorsqu’elle est grande pour ses nantis.

La France est grande lorsqu’elle se débarrasse de l’immense cohorte des inutiles qui se complait dans l’échec et remplit les pôles emplois quatre étoiles.

La France est grande lorsqu’elle tourne le dos au conservatisme social.

La France est grande lorsqu’elle se débarrasse d’une jeunesse qui lamine son  corps par sa fainéantise de pou et alimente l’extrémisme de gauche.

La France est grande lorsqu’elle de défend bec et ongles sa bourgeoisie.

La France est grande lorsqu’elle avance sans a priori, sans tabou, sans pitié.

C’est ça la France, celle qui n’est pas rance…  Elle a une identité.
Celle de l’épée, du sabre, du goupillon et de la tire-lire.
Une identité dont les racines plongent vers Poitiers où Charles Martel fit son devoir.
Une identité fleurdelisé sur fond bleu marial, blanc royal et  rouge crête-de-coq.

Il y a dans le pays un vent puissant de piraterie organisée qui accélèrera l’Histoire. Sa Soufflette en est le forgeron, j’en suis l’exécuteur.

Le Premier Homme de France*

Nota bene : le Premier Homme de France n’est pas le mâle de la Première Dame de France, pas plus que le crapaud n’est l’époux de la grenouille, ni le homard l’amant caché de la langouste.

Voir aussi ici, si, si.

Galanterie

«  J’exècre la galanterie. On peut bien vivre sans cela, parbleu ! Cette perpétuelle confusion de la culotte et du cœur me fait vomir. »

Vous illustrerez cette remarque de Flaubert par un court récit que vous accompagnerez  d’une jolie image.

mainsIl l’accablait de voluptueuses caresses, s’attardant sur le galbe de ses deux globes à la blancheur éblouissante. Elle le sentait s’enivrer de plaisir.

 » Il désire me  posséder sauvagement dans l’alcôve qui recèle une molle couche répondant à la magnificence féérique du palais de l’E*  » se fit-elle la réflexion comme  elle venait de percer son secret.
« Hou !  » glapit-elle en témoignage impromptu qu’elle lui donnait de sa flamme, tant elle était en proie à l’imprévu désir de l’amour qui lui enflammait les sens et la laisserait bientôt pantelante dans le plus simple appareil, si elle n’y prenait garde.

« Ah ! ah ! mon ami…je brûle…je n’en puis plus ! Que sont ces façons ; méchant petit chanoine ? Juste ciel ! à c’t’heure cela ne se fera point…Voyons un peu…ah ! doux Joseph,! cela est inouï ! Ah ciel ! se fit-elle la remarque in-petto. Mais que va-t-il penser de moi ? se morigéna-t-elle soudain sans aménité, Que je suis une raccrocheuse du quart ? Une gourgandine sans foi ? une  gaupe ? une turfeuse ? une goton? une  nénesse ? une cocotte athée ? une michetonneuse ?  une ribaude? une hétaïre? une marmite sans Dieu? bref une bagasse de bas étage ? une sans-Dieu qui n’ a pas communié ?  »

Revenue à de meilleurs sentiments par cette correction personnelle, et nantie d’une certitude fraîche émoulue,  elle se leva avec fougue et s’empara avec dextérité  d’un CD qui trainait sur le tapis persan qu’elle engouffra d’une main experte dans un  mange-disque  qui trônait dans les parages. » Quoi-ce !  » hoqueta N* sous cette rebuffade, saoul qu’il était encore du désir qu’il souhaitait ardemment rassasier et en  jetant des regards concupiscents à destination de  C*.

Mais la chanteuse ne l’entendait pas de cette oreille :

 » Que regardez-vous donc là ? Baissez les yeux ! rétorqua-t-elle en rougissant car elle prenait tout à coup conscience d’être dans le plus simple appareil dont il a été précédemment fait mention.
— Point du tout !  se défendit N* qui, de son côté,  en tenue d’Adam, cachait d’une main moite ses attributs intimes dont une virilité turgescente — tout en se rendant bien compte que personne n’était dupe de son manège.  Mais écoutons plutôt votre disque! , fit-il d’une galanterie toute française, tandis qu’il lui proposait  un cocktail pour détendre l’atmosphère électrique – tout en allumant un feu dans la cheminée :  » Coral reef, Monaco, Vodka malabar, Picon bière, Marquisette, Perfect Mojito ,Vodka tagada,  Mojito Créole,  Russe Blanc ?

— Un Fernet Branca,  acquiesça-t-elle, très femme du monde « .