Le roman de Bouffetout

C’estoit un peu avant Noël, quand on pense à saler le bacon. Bouffetout sentoit les aiguillons de la faim lui darder les stomachiques. Rien dans sa carnassière ne lui donnoit espoir de l’apaiser car tout avoit été nettoyé du fond jusques aux combles avec ses compères le vautour, la hyène et le chacal.
Il approchoit d’une mare, se lamentant sur son mauvais point, lors qu’il ouït les beuglements du peuple de la bourbe, chose rare en cette saison où la froidure et le frisquet sortent des bois tel deux loups. « Les grenouilles ! » dit-il bien aise. Et il vit de belles guirlandes de cuisses dodues qui clignotoient devant ses yeux.

Yeun Elezau fond, à droite, des grenouilles 

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